Après mon énorme coup de cœur des Mauvaises Épouses l’été dernier, j’attendais avec impatience le nouveau roman de Zoé Brisby.
Je ne vais pas y aller par Quatre Chemins, c’est une déception!
On suit Dina Miller, membre du Mossad et infiltrée dans le quartier de Rocket District, Alabama. Nous sommes dans les années 60, et ce quartier, c’est celui où vivent les scientifiques de la NASA qui travaillent à envoyer les USA sur la lune.
Et c’est bien pour eux, ces scientifiques, que Dina Miller est infiltrée. L’un d’eux, en particulier, qui n’est autre que le médecin en charge des expérimentations sur les effets d’un voyage jusqu’à la lune sur le corps humain. Car cet homme là, figurez-vous, n’est autre que celui que l’on surnommait « le chirurgien de Buchenwald », un nazi haut gradé qui a fait des expériences intolérables sur les femmes et les enfants pendant la seconde guerre mondiale.
Qui pourrait croire en voyant devant l’hôtel cette jeune femme au physique aussi gracile qu’élégant, vêtue d’une jolie robe rose poudré, qu’elle vient de tuer l’un des plus grands criminels nazis ?
Mais revenons a Rocket District, et à la petite vie tranquille et bien rangée des épouses. Du moins en apparence. Car c’est une vraie hiérarchie des épouses qui est ici décortiquée et cela fait froid dans le dos.
L’écriture de Zoé Brisby est toujours très prenante, on est inscrit dans le récit, on s’attache aux personnages et le rythme est fluide.
Mais alors, qu’est-ce qui cloche, me direz-vous?
Tout! Aurais-je envie de vous répondre avec ma tempérance légendaire.
En réalité, j’ai bien aimé ce roman. Sauf qu’à bien des égards il m’a rappelé Les mauvaises épouses. Et j’ai trouvé ça tellement dommage!
On y retrouve les années 60, les méchants américains qui mettent en péril la santé de leurs citoyens avec leurs expérimentations, le huis clos d’un quartier privilégié, la hiérarchie des épouses, la condition de la femme, une nouvelle qui arrive, un peu outsider, et qui se lie d’amitié avec l’une des épouses… Donc oui, l’histoire est très bien écrite, très prenante, mais ça ne serait pas un redondant?
J’aime quand les auteurs prennnent des risques, quand ils me surprennent, quand ils se renouvellent… Ici j’ai eu une impression de déjà-vu qui ne m’a pas quitté de tout le roman et ça m’a gâché un peu le plaisir.
D’un geste, elle la congédie. Après tout, Dina vit peut-être à Rocket District mais ce n’est qu’une serveuse. La chef des Bomb Wives tolère la présence d’un homme noir dans le restaurant parce qu’il prépare les meilleures pâtisseries de tout le quartier mais il y a des limites à ce qu’une femme de sa classe peut supporter. On ne mélange pas les Noirs et les Blancs, les serveuses et les femmes de scientifiques. Chacun à sa place et les moutons seront bien gardés.
